Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Trois jeunes chinois quittent leur village pour grossir la main d’œuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï.
À peine sortis de l’adolescence, Xiao Min, Ling Ling et Lao Yeh ont des rêves plein la tête. Quittant leur village du Yunnan, ils partent grossir la main d’œuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï. Soumis à la précarité et à des conditions de travail éprouvantes, ils veulent quand même croire en une vie meilleure.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
"Nous y voilà, se dit-on, au cœur de l’exploitation de l’homme par l’homme. Tout ce qu’on lit dan
"Nous y voilà, se dit-on, au cœur de l’exploitation de l’homme par l’homme. Tout ce qu’on lit dans les journaux d’aujourd’hui, dans les romans de Zola, ou que l’on voit dans les premiers films de Charlie Chaplin se déroule ici et maintenant, devant nous. Grâce à cinq ou six personnages, tout le fonctionnement d’une société est décrit dans ses grandes largeurs et avec le maximum de précision.
Wang Bing, avec son génie habituel, sa patience aussi (le tournage s’est déroulé sur deux ans), ne néglige jamais la qualité de l’image, de la lumière (plans de nuit splendides et désespérants), du cadrage, du montage bien sûr – on dirait que Wang est toujours au bon endroit pour filmer l’essentiel. Le cinéaste chinois filme longuement le travail hyper rapide des ouvriers sur leurs machines à coudre, un travail si rapide, si répétitif, si lassant. On finit par se laisser hypnotiser par cette tâche qui semble sans fin.
Le réalisateur ajoute un chapitre à son épopée de la Chine contemporaine. Une Chine qu’il montrait construite sur des terrains vagues recouverts de limaille de fer, des rails, des usines gigantesques rouillées, dans son premier long métrage, l’imposant A l’ouest des rails, qui durait plus de neuf heures.
Une Chine dont les soixante dernières années, mouvementées, pleines de souffrance, de crimes de masse et de révolutions de papier, laissant derrière elles des morts pour rien, des spectres, avaient été magistralement racontées, en à peine plus de trois heures, par une vieille dame perdue dans la semi-obscurité de son salon (Fengming, chronique d’une femme chinoise).
Une Chine où les enfants “s’élèvent” seuls, tandis que leurs parents sont partis trouver de quoi manger ailleurs (Les Trois Sœurs du Yunnan). Une Chine où les “hôpitaux” psychiatriques rendent fous ceux qui ne l’étaient pas ou encore plus fous ceux qui l’étaient déjà (À la folie), etc.
Avec une tendresse permanente pour ceux qu’il filme et ne juge jamais, l’œuvre déjà considérable de Wang Bing raconte que la Chine, à la fois communiste et libérale, qui tente et réussit souvent à briller de tous ses feux au regard du reste du monde, dissimule des réalités terribles pour son peuple. Mais aussi qu’elle a été bâtie sur un terrain meuble, mouvant, des ruines. Sur les fantômes du passé."
"Wang Bing est resté là un an, avec ses jeunes amis, en découvrant d’autres, les écoutant, les suiva
"Wang Bing est resté là un an, avec ses jeunes amis, en découvrant d’autres, les écoutant, les suivant. Un témoin participant.
Voilà bien la force d’Argent amer : tous sont sujets du film. « Maintenant, on va dormir, dit un des personnages, se retournant vers la caméra, assez filmé. » Tout autre cinéaste aurait coupé ce plan. Pas Wang Bing. Car c’est l’essence même de son cinéma : le partage. Ainsi, tout ce que le spectateur va apprendre sur ce capitalisme qu’on peut dire primitif, où les plus pauvres sont exploités par d’un peu moins pauvres, petits patrons dépendant des commandes étrangères, c’est des acteurs eux-mêmes qu’il le tiendra. Wang Bing les écoute. C’est eux qui parlent. Pas lui. Eux qui disent, et jusque dans leurs jeunes corps fatigués ou dans la dispute d’un couple se tuant au travail, l’âpreté de cette existence. Et puis, et ce n’est pas la moindre grandeur de ce film, ces gens sont beaux. Beaux dans leur sommeil pour le long voyage en train, beaux dans leurs rires entre eux, même au plus lourd du travail. La leçon d’économie sur la mondialisation qu’ils dispensent, parce qu’ils la vivent tous les jours et que le cinéaste les a assez aimés pour les laisser parler, jamais on ne l’aura aussi bien entendue."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE