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À Belgrade, une figure de l'opposition au régime autoritaire des années 1990 interroge sa fille sur la notion d'engagement citoyen.
Une porte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire, à son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Milošević.
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"Srbijanka Turajilic se souvient de tout, des communistes qui ont fait irruption après la guerre et ont fermé à clé des portes pour diviser l’appartement en quatre foyers pour quatre familles (elle avait deux ans, mais le récit de ses parents est devenu le sien) ; de son père avocat qui lui a conseillé alors qu’elle avait quinze ans de ne pas devenir avocate comme lui, car elle n’aurait jamais la liberté de parole dans ce pays entravé. Elle se souvient de ses années étudiantes, du militantisme en mai 68 et des professeurs qui ne soutenaient pas les élèves, elle se souvient que devenue professeur (en ingénierie électrique) à son tour, elle a soutenu ses propres étudiants, a toujours parlé haut et fort, et s’est fait virer ! Elle se souvient de la guerre civile, de l’impossibilité soudaine de se déclarer Yougoslave, elle se souvient de Milošević, « qui levait le menton comme Mussolini », de la lutte contre sa politique et de son renversement ; elle se souvient d’une croyance nouvelle en la Démocratie…
Intime et universel, le portrait s’élargit, ouvre des portes et des mondes. En contrepoint du discours limpide de cette femme extraordinaire qui voudrait tant être ordinaire, la réalisatrice monte des images d’archives, rares et parlantes, déchirantes et puissantes, de tous ces moments clés d’un pays et d’un peuple. Et son film, dense et complexe, est d’une lecture simple et passionnante.
Et aujourd’hui… Aujourd’hui, recevant un prix pour son engagement, Srbijanka déclare que si elle s’est battue toute sa vie pour la liberté, alors elle a échoué, car il suffit de regarder le monde autour de nous pour constater qu’il n’est pas libre. Elle parle avec force et clarté de tout ce qui ne va pas. Et cet aplomb, qui lui coûta en son temps son poste de professeur, lui vaut aussi d’être une femme debout. Que rien, jamais, n’a fait plier."
"Le film alterne les entretiens mêlant considérations personnelles (parfois communes) et anecdotes historiques, les &eacut
"Le film alterne les entretiens mêlant considérations personnelles (parfois communes) et anecdotes historiques, les événements venus de l’extérieur suscitant aussi la rétrospective (comme des visites de camarades militants), et des archives télévisuelles nationales jusqu’ici rarement vues (en tout cas dans le reste du monde) sur les événements qui ont meurtri la région ces dernières décennies. Il apparaît qu’au-delà de ce savant montage, l’approche conciliant les mémoires historique et familiale doit l’essentiel de sa bonne tenue à l’évidence de l’implication personnelle de la réalisatrice : d’abord parce que même en restant derrière la caméra (ce qui n’est pas toujours le cas), elle ne peut s’empêcher de manifester sa familiarité avec les lieux et les sujets ; ensuite de par son lien filial toujours mis en exergue avec la principale commentatrice de son film, laquelle s’en révèle aussi, à la longue, le plus solide fil rouge. Car tout le récit ramène invariablement à Srbijanka, se trouve polarisé par elle : son statut établi de dépositaire de mémoire ; ses commentaires oraux, historiques et personnels, toujours incisifs, dans la satisfaction comme dans la désillusion (voir son ironie d’être célébrée pour ses combats qu’elle considère, pour sa part, comme des échecs au regard de la situation actuelle du pays) ; enfin, sa présence physique à l’écran, aussi évocatrice que ses mots. Le film tient sans doute là sa plus belle part, car sa moins explicite : ce visage maternel, mûr et rugueux, de presque tous les plans hors archives, dirigeant sur son vis-à-vis un regard où brillent la foi des combats passés et le scepticisme du présent, mais vibrant également de tics nerveux que l’on croit symptômes d’un ressenti moins lisible, plus intimidant, qui étoffe le personnage au-delà de sa position de garante de la mémoire et de la droiture morale. Voilà un fascinant visage de cinéma, dans les aspérités duquel L’Envers d’une histoire achève de trouver son âme."
Benoît Smith"La réalisatrice avait onze ans lorsque, yougoslave, elle a dû choisir sa nouvelle nationalité et voir s’effa
"La réalisatrice avait onze ans lorsque, yougoslave, elle a dû choisir sa nouvelle nationalité et voir s’effacer tout un passé. Elle laisse alors entendre qu’il est bien difficile de comprendre les raisons pour lesquelles des parents demeurent dans un pays en dictature tout comme elle laisse intacte la question de savoir comment et pourquoi naît l’hystérie collective autour d’un dictateur. Remarquée par son premier long métrage documentaire, Cinema Komunisto (2011), Mila Turajlic mène ainsi son chemin, moins politique que celui de sa mère, mais tout autant questionné par le désir de démocratie. Meilleur long métrage documentaire 2017, L’Envers d’une histoire a remporté plus de vingt prix et a été sélectionné dans plus de soixante festivals."
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